Patrick Vallée - Entraineur

Alors que Compiègne, qui va défier demain la réserve du PSG, est revenu dans la première partie du classement, son entraîneur évoque l'avenir.

Invaincus depuis cinq matches (trois victoires, deux nuls), les Compiégnois sont dans une spirale ascendante. De quoi conforter les convictions de leur entraîneur Patrick Vallée.

Demain, vous retrouvez le Paris SG (b) qui a laissé un mauvais souvenir à l'aller (défaite 4-1)...

C'est vrai au niveau du résultat. Mais il y avait eu un bon match de la part des deux équipes, qui aurait pu très bien basculer en notre faveur. Et puis Paris avait marqué des buts venus d'ailleurs. Mais bon, je ne veux pas parler de revanche à prendre, c'est un match comme un autre à gagner. Ce qui compte le plus, c'est le classement final.

Quelle place justement visez-vous pour votre équipe ?

Peu à peu, on revient au classement qui était le nôtre avant la trêve et, surtout, avant un mois complet sans jouer qui nous avait fait dégringoler puisque nous accumulions les matches en retard. Les joueurs ont alors perdu les repères de la compétition et ils ont eu du mal à repartir, en ayant toutefois toujours affiché des intentions de jeu. C'est pourquoi je n'ai jamais été inquiet. Et aujourd'hui, on se rapproche de l'objectif initial qui est de faire mieux que l'an dernier (8e).

N'espérez-vous pas mieux ?

On a le potentiel pour finir dans les cinq premiers. Et puis, nous avons retrouvé une dynamique, c'est intéressant. Surtout avant d'enchaîner sept matches en 28 jours, ce qui n'est pas vraiment le rythme habituel d'une équipe de CFA.

Pensez-vous déjà à la saison prochaine ?

Non parce que celle-ci n'est pas terminée et je ne me projette pas sur la suivante, tant que mathématiquement rien n'est encore joué, dans un sens comme dans l'autre.

Mais le président Philippe Tourre a dit qu'il ne savait pas si vous seriez encore l'entraîneur la saison prochaine (notre édition du 7 mars)...

C'est normal puisque je suis en fin de contrat. Mais je ne vais pas attendre non plus jusqu'au dernier match, le 2 juin. Quoi qu'il en soit, quand j'ai resigné l'année dernière, nous avons parlé ensemble d'un objectif de montée sur deux saisons. Donc, moi, je n'envisage pas autre chose. Car jusqu'à présent, j'ai atteint les objectifs fixés, en effectuant le recrutement dans ce sens. La saison passée, il fallait maintenir l'équipe, on y est arrivé. Après, il fallait que cette saison soit moins galère, c'est quand même le cas. Il fallait aussi jouer un 32e de finale de la Coupe de France, on est allé jusqu'en 16es. Donc, je ne vois pas ce que l'on peut me reprocher, si l'on juge les résultats.

Votre attitude sur le banc a souvent été critiquée. Essayez-vous de vous assagir ?

J'essaie d'être plus mesuré. Mais ça ne veut pas dire que je suis moins motivé ou déterminé. De toute façon, je ne suis pas un entraîneur à rester une heure et demie avec un sparadrap sur la bouche (sic). Sinon, je ne sers à rien.

Compiègne aura un nouvel entraîneur la saison prochaine. Son président Philippe Tourre a fini par se décider : il va se séparer de Patrick Vallée.

«Je ne sais pas si Patrick Vallée sera toujours l'entraîneur la saison prochaine. »

Ainsi s'exprimait Philippe Tourre dans nos colonnes, il y a un peu plus d'un mois, évoquant alors « le 15 avril » pour y voir « plus clair ». La date est passée et le président de l'AFC Compiègne a fait son choix : Patrick Vallée, dont le contrat arrivait à son terme, ne sera pas gardé à la fin de la saison.

Philippe Tourre ne l'a toutefois pas rencontré pour lui faire part de sa décision. C'est l'homme de confiance de Vallée, Stéphane Le Jeune, avec lequel il collabore étroitement pour le recrutement, qui en a été directement averti samedi après-midi. « Je l'ai annoncé à Patrick après le match contre Ivry », indique Le Jeune qui parle de « décision irrévocable mais difficilement compréhensible ».

Car depuis son arrivée en janvier 2011, quand il a succédé à Bruno Roux, Vallée présente un bilan sportif satisfaisant, notamment marqué par le maintien de la saison passée et un 16e de finale de Coupe de France cette saison. « Je ne vois pas ce que l'on peut me reprocher si l'on juge les résultats », soulignait-il dans notre édition du 31 mars dernier.

Du reste, Philippe Tourre, injoignable hier, ne justifierait pas sa décision pour des raisons sportives. Mais, donc, extra-sportives. « Un problème de communication et d'attitude », d'après Le Jeune.
Contact avec Strzelczak

Plus d'une fois, le président compiégnois s'est montré agacé par les excès de comportement sur son banc de touche de son entraîneur, lequel a eu du mal à accepter ces critiques. Et entre les deux hommes, le courant passait de moins en moins bien. Un différend les a opposés par exemple lors du mercato hivernal. Vallée comptait recruter deux joueurs, dont l'ex-Beauvaisien Kamel Ramdani actuellement au Paris FC, mais Tourre ne lui a pas a donné son accord.

Désormais, celui-ci va devoir trouver un nouvel entraîneur. Or, il a récemment repris contact avec Laurent Strzelczak. L'ancien défenseur, passé notamment par Amiens, dirige actuellement Tarbes en CFA, après avoir été adjoint à Beauvais en 2007-2008. A l'époque, il avait failli venir entraîner à Compiègne, mais Tourre lui avait finalement préféré Roux.

En attendant, il reste une saison à finir, avec sept matches à jouer. Mais comment vont réagir les joueurs, alors que certains d'entre eux étaient proches de Patrick Vallée ? Et surtout quel va être l'état d'esprit de ce dernier ? La défaite de samedi devant Ivry (0-1) préfigure peut-être d'une fin de championnat tendue.