Djilalli Bekkar - Attaquant

Dix ans déjà que Djillali Bekkar (29 ans), frêle titi sarcellois, défend sur les routes de l’Ouest une certaine conception du professionnalisme. Un itinéraire bis qui ne fait pas nécessairement sa fortune ou les unes des journaux, mais force le respect. A la croisée des chemins, le duel Entente - Compiègne offre un éclairage à triple focale sur ce singulier destin.

On pourrait le résumer ainsi : génèse sarcelloise, émancipation à travers l’Entente Sannois-Saint-Gratien, conquête de l’Ouest (la Vitréenne, Le Poiré-sur-Vie, Changé) et retour à la case départ (l’appartement sarcellois, un double statut : joueur à Compiègne et entraîneur à Saint-Brice en PH). Thèse, antithèse, synthèse… Ce serait aller un peu vite. Et se priver de la profondeur du personnage, marqué par un drame en avril 2006 : un accident de la route dont il sort blessé et qui coûte la vie à son ami Cyril M’Bomé.

Maturité et caractère

A cette époque, l’attaquant révélé par l’Entente (2002-2005, sans réelle ouverture au groupe de National) est déjà « un précurseur ouvrant la voie » d’une génération de jeunes talents franciliens qui s’exportent sur tous les terrains de CFA.

Sa formation d’entraîneur (il a obtenu le brevet d’Etat et tentera le DEF l’an prochain), parallèlement à sa carrière, exige de la mobilité. Et cette reconversion est depuis quelques années une évidence. « J’ai toujours organisé mon quotidien dans cet entre-deux. » Ses semaines sont rythmées : sept séances ballon au pied avec Compiègne, trois autres sifflet à la bouche avec Saint-Brice. « Il faut savoir éviter toute confusion entre ces deux statuts. »

La maturité n’exclut pas le caractère. « J’ai canalisé ma fougue, mais je n’aime pas perdre. » Jamais expulsé comme joueur, il l’a été sur le banc pour ses débuts à la tête d’une équipe senior avec Saint-Brice.

Ce soir, il retrouve un stade qu’il a tant aimé et qui le lui rend bien. Emu de recroiser en Adrian Suka un de ses modèles avoués. Mais sans états d’âme à une heure grave pour le relégable oisien.